- coudoiement
-
• 1832; de coudoyer♦ Action de coudoyer, contact. « les coudoiements familiers vous donnent seulement l'illusion de la fraternité humaine » (Maupassant).coudoiementn. m. Fait de coudoyer.⇒COUDOIEMENT, subst. masc.A.— Action de coudoyer quelqu'un, ou quelque chose, ou de se coudoyer mutuellement; résultat de cette action. Le lieutenant Théodule fut absolument décontenancé par ce coudoiement inattendu d'un sépulcre (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 764) :• 1. Jamais Paris, dans la criée courante des journaux de ce soir, dans l'enchevêtrement des voitures, dans la rapidité volante des bicycles, dans la ruée affairée des gens, dans le coudoiement brutal des passants, ne m'est apparu si nettement comme une capitale d'un pays de la folie, habitée par des agités.E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1894, p. 679.B.— P. ext. et au fig.1. [En parlant de pers.] Contact fréquent ou habituel avec quelqu'un. Synon. coude à coude, côtoiement, rencontre, fréquentation. Les coudoiements de la rue, des trottoirs :• 2. Ils connaissent cette pudeur de la douleur après les deuils cruels, cette inquiétude du contact, des propos, des regards d'autrui : des curieux, des indiscrets, des heureux. Ils les défendent de ce froissement des hommes, de ce coudoiement de la vie...PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, p. 31.2. [En parlant du comportement de pers., de choses abstr. les concernant] Existence côte à côte. Un moraliste d'autrefois aurait dit de bien belles choses sur (...) le coudoiement de cette élégance et de cette misère (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 264).Prononc. et Orth. :[
]. Cf. aboiement. Étymol. et Hist. 1832 (HUGO, Dernier jour, 284 [Hetzel-Quantin] ds QUEM. Fichier). Dér. du rad. de coudoyer; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :49. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2 1971; Fichier.
coudoiement [kudwamɑ̃] n. m.ÉTYM. 1832, Hugo; du rad. de coudoyer, et -ment.❖1 Action de coudoyer (qqn, qqch.); résultat de cette action. ⇒ Contact, frôlement, rencontre. || Coudoiement fraternel. ⇒ Coude (à coude).1 (…) le frôlement de sa robe, le coudoiement, parfois, de son bras, la rencontre, si parlante, de leurs regards (…)Maupassant, Notre cœur, II, I, p. 80.2 Et on s'aperçoit soudain qu'on est vraiment et toujours et partout seul au monde, mais que dans les lieux connus, les coudoiements familiers vous donnent seulement l'illusion de la fraternité humaine.Maupassant, les Sœurs Rondoli, I, p. 12.2 Abstrait. Contact habituel avec quelqu'un, entre personnes.3 (…) ce désir du contact, du coudoiement, de l'intimité qui sommeille en tout cœur humain, et que tout vieux garçon promène, de porte en porte, chez ses amis où il installe un peu de lui, ajoutait une force d'égoïsme à ses sentiments d'affection.Maupassant, Fort comme la mort, p. 78.
Encyclopédie Universelle. 2012.